Je prends refuge dans le dharma, « loi de l’existence », la vie comme elle est. Je souhaite ouvrir les yeux aux circonstances de la vie telles qu’elles sont. Je ne souhaite pas les voir sous un jour spirituel ou mystique, mais je veux voir les circonstances de la vie telles qu’elles sont réellement.
Je prends refuge dans la sangha « communauté de tous les êtres engagés sur le sentier spirituel ». Je souhaite partager l’expérience de l’environnement vital dans son intégralité avec mes compagnons voyageurs, chercheurs, ceux qui marchent avec moi, de concert avec moi.
La façon erronée de prendre refuge implique la recherche d’un abri.
On lâche prise parce que l’on souhaite communiquer avec le monde « tel qu’il est ».
L’acte fondamental de l’abandon n’implique pas que l’on révère une puissance extérieure. On donne plutôt prise à l’inspiration, de telle sorte que l’on devient un réceptacle vide dans lequel peut être versé la connaissance. Ainsi l’ouverture et l’abandon sont-ils la préparation nécessaire au travail avec un ami spirituel. Nous reconnaissons notre richesse plutôt que de déplorer la pauvreté imaginaire de notre être. Nous savons que nous méritons de recevoir les enseignements, nous méritons de nous ouvrir à la richesse des occasions d’apprendre.
Extrait de Pratique de la voie tibétaine – Chögyam Trungpa